Jean Rouppert

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Mot-clé - Kitazawa Museum Suwa

dimanche, 17 mars, 2024

Les signatures "Gallé" et Jean Rouppert, dessinateur principal entre 1920 et 1924

La signature « Gallé » sur un vase lui confère immédiatement un gage de qualité. Ce nom fait partie du domaine de la décoration artistique d’intérieur et de l’histoire de l’art tout court. Livres, albums, catalogues parlent surtout d’Émile Gallé, botaniste, artiste mais aussi entrepreneur.
Depuis quelques années il est aussi question des dessinateurs de chez Gallé. Le professeur Samuel Provost de Nancy favorise fortement la recherche dans ce domaine. Ses articles viennent enrichir la mise en valeur de ces dessinateurs, dont les plus en vue sont Louis Hestaux, Paul Nicolas, Auguste Herbst et Jean Rouppert. Plus particulièrement il a élaboré une typologie des différentes signatures « Gallé », incluant les périodes et les dessinateurs pour chaque type. On retrouve les données dans un article récent The Gallé signatures on glass after 1904 : a tentative chronology, part II, 1920-1936, publié sur Internet sous Newsletter on Art Nouveau Craftwok & Industry, No 5, 2 January 2021. Voici le tableau récapitulatif.
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Ainsi Jean Rouppert figure au type Mk V, daté « c.1920-1924 » face à la signature « Gallé » avec la caractéristique du G, dont le bas de la jambe vient vers la gauche et sa terminaison en retour vers la droite. Cela peut être mis en lien avec le J de la signature personnelle de Jean Rouppert, dont la terminaison du bas revient aussi vers la droite. En exemple étude de fleurs de Jean Rouppert ci-après, avec la signature en bas à droite.

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En 2024, cette classification des périodes de production, après le décès d'E. Gallé en 1904, est reprise par des musées ou de galeristes. Grâce au Prof. Provost, les descriptions des vases ou lampes Gallé se voient ajouté parfois le nom du dessinateur. Ainsi, et au niveau international, des musées comme celui de Kitazawa à Suwa près de Tokyo, le Glasmuseum Hentich à Düsseldorf ou l'organisation M&D Moir dans le Sussex en Angleterre ont introduit ce référentiel.

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vendredi, 17 avril, 2020

Gallé et les Arts décoratifs

Grâce à ses dons de dessinateur, Jean Rouppert est embauché dans les Établissements Émile Gallé à Nancy en 1913, d'abord comme apprenti décorateur, puis comme dessinateur professionnel. Cette reconnaissance de son talent représente une étape importante dans sa trajectoire d'artiste ; la verrerie Gallé est un fleuron de l'Art nouveau en France. C'est dans cet univers que Jean Rouppert fait connaissance, par l'intermédiaire d'une part de maîtres et d'autre part de documents, livres ou revues spécialisés, des styles et tendances artistiques qui ont influencé l'Art nouveau à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Dans ce contexte, Jean Rouppert est aussi attiré par le japonisme. Cependant ses dessins relèvent autant d'un naturalisme que d'une facture décorative et japonisante pratiqués chez Gallé. Il est amené à proposer de nombreux projets de décoration pour la production de vases, lampes, meubles et autres objets décoratifs et développe le dessin de fleurs, insectes, oiseaux ou poissons.
Il quitte Nancy et Gallé en 1924 et débute comme compositeur en dessin de soierie chez Dubuis à Lyon. Puis, à partir de mai 1925, il devient artiste indépendant et ouvre son propre atelier. Tout en poursuivant sa trajectoire artistique propre, il exécute conjointement pour gagner sa vie, des dessins pour des lithographes, des photograveurs et des imprimeurs. A partir de 1927, son client principal est la manufacture de papiers couchés et de fantaisie Keller-Dorian à Lyon, société de renommée mondiale avec ses dépôts à Paris, Berne, Milan, Barcelone, Londres, Bruxelles et New York. Les motifs qu’il crée sont ceux en vogue à l’époque, c’est-à-dire l’Art déco ; ainsi pour les papiers peints, ils se font de plus en plus géométriques. Nonobstant cette mode, Jean Rouppert continue par ailleurs de produire des dessins utilisant l’art floral et les arabesques, notamment pour la décoration de boîtes.
Un autre domaine de travail, également alimentaire, est la publicité, ainsi que l’illustration. En exemple des cornets pour confiseurs ou des couvertures des revues L’Auto ou L’Illustration.
Dans un esprit décoratif, il accorde son intérêt aussi à la mode, aux nus et aux danseuses, mais aussi aux gens du monde plus au moins marginal, telles les courtisanes. En considérant sa trajectoire artistique dans son ensemble, on peut constater un passage de style de longue durée, allant de l'Art nouveau vers l'Art déco. Est-ce que le point culminant se situe entre 1939 et 1941 avec les deux sculptures de la danseuse Salomé, faites avec un arrière fond, l'une, végétale tout en courbes et l'autre avec un aspect plus géométrique par l'intermédiaire de ronds.