Sculptures et dessins animaliers

Sculptures et dessins animaliers

La création animalière de Jean Rouppert entre 1934 et 1964 présente surtout des sculptures sur bois, le plus souvent du noyer, en taille directe. De nombreuses sculptures de la production animalière relèvent de l'Art déco. Leur stylisation opère une simplification des formes en développant des aplats, technique tirée des peintures cloisonnistes d'un Gauguin ou Émile Bernard ou des sculpteurs tels Paul Jouve (qui est aussi dessinateur) ou François Pompon.

Les animaux qui sortent de son atelier sont de chez nous ou des exotiques. Cela va des félins comme le tigre, la panthère aux animaux mamifères carnivores comme l'ours, le renard, la moufette ou herbivores comme l'éléphant, le cheval. Les animaux domestiques sont évidemment aussi présents : chien, chat, coq et poule.

Marquants sont aussi les faunes et chèvres-pied. Le vieux faune, dieu de la fécondité, des champs et des troupeaux et, par extension satyre, penche en avant son front cornu, est chevelu et arbore souvent un regard lascif, enclin aux plaisirs amoureux.

Par ailleurs, à partir des années 1950, l’expression animalière chez Jean Rouppert se concrétise aussi à travers de nombreux dessins regroupés dans des albums nommés L’Arche , Parentèle, Bestiaire. Ces dessins, dont certains représentent un animal personnifié, connaissent un succès indéniable auprès des adultes et encore plus auprès des enfants.

Dans les années 1970, les dessins aquarellés représentent des animaux fantastiques.

L’œuvre animalière de Jean Rouppert est importante et s’étend sur toute sa trajectoire d’artiste. Déjà comme dessinateur dans les Etablissements Gallé à Nancy, de 1919 à 1924, il s'approprie un répertoire animalier où le naturalisme est autant présent que le symbolisme. C'est là qu'il est attiré par le japonisme. En parcourant l'œuvre de Jean Rouppert, nous mentionnerons par exemple, une tête de tigre ; un chat qu'on retrouve sur une planche d'étude de chats de Hiroshige, puis chez Manet en 1868 ; des canards sauvages menaçants en vol ; de même un aigle, venant d'en haut, encore en référence à Hiroshige, aigle que Jean Rouppert peint sur un port de lampe ; un échassier de Hokusaï avec les pattes dans l'eau (sculpture). Le coq seul, parfois faisant penser à ceux de Braquemond ou avec une poule , naturellement la carpe, sont d'autres animaux de l'iconographie japonaise. Une mention particulière va à la libellule, qu'il a gravé dans un obus de 80 cm pendant la guerre en 1918.

Nous retrouvons certaines études d'animaux sur papier, avec une technique basée sur la stylisation des écailles ou le plumage, plus tard, transposée dans la sculpture, en exemple le Coq malais.

vendredi, 17 avril, 2020